mépris superbes ont beaucoup trop circonscrit les bornes de cette intelligence. Que l'homme soit sauvage ou policé, il a la même. nature, les mêmes facultés primitives, la même tendance à les employer. Les mêmes notions doivent donc s'offrir à lui, seulement moins subtiles; les mêmes besoins, les mêmes désirs doivent le diriger dans ses conjectures mais ' détourné par la lutte qu'il soutient contre un monde physique non encore dompté et contre un état moral dépourvu de garanties, il ne saurait persévérer dans une route uniforme et régulière; et ses conjectures naissent et s'évaporent, comme les nuages dans les cieux que traverse l'aquilon rapide, ou comme les fantômes de nos rêves, quand notre raison nous abandonne à notre imagination vagabonde. Cependant, aucune ne disparaît sans laisser de traces; des époques plus avancées les recueillent, les élaborent, leur donnent de la régularité et de la consistance. Il était donc de notre sujet de les décrire avec quelque exactitude; elles servent de base à nos recherches ultérieures. Nous verrons de quelle manière l'esprit humain travaille sur ces données, comment il les épure, lorsqu'il est livré à lui-même et indépendant de toute influence étrangère, comment alors les plus grossières s'effacent et les plus raisonnables se combinent et se coordonnent, et comment au contraire, lorsqu'il est réduit en servitude, les plus raisonnables se corrompent et se dénaturent, tandis que les plus grossières se conservent dans toute leur absurdité primitive. FIN DU PREMIER VOLUME. TABLE DES CHAPITRES DU PREMIER VOLUME. PRÉFACE.. Page LIVRE PREMIER. CHAPITRE Ir. Du sentiment religieux... CHAPITRE II. De la nécessité de distinguer le sentiment religieux des formes religieu- ses, pour concevoir la marche des reli- CHAPITRE III. Que l'effet moral des mytho- logies prouve la distinction que nous CHAPITRE IV. Que cette distinction explique pourquoi plusieurs formes religieuses paraissent ennemies de la liberté, tandis que CHAPITRE V. Que le triomphe des croyances naissantes sur les croyances anciennes, est une preuve de la différence qui existe entre le sentiment religieux et les CHAPITRE VI. De la manière dont on a jus- qu'ici envisagé les religions.. CHAPITRE VIII. Des questions qui seraient une partie nécessaire d'une histoire de la religion, et qui sont néanmoins étrangères à nos recherches... CHAPITRE IX. Des précautions que la nature de nos recherches nous oblige de prendre.... LIVRE DEUXIÈME. 152 164 De la forme la plus grossière que les idées religieuses puissent revêtir. CHAPITRE Ier. Méthode que nous suivrons dans ce livre... CHAPITRE II. De la forme que le sentiment religieux revêt chez les Sauvages. 220 222 CHAPITRE III. Efforts du sentiment religieux pour s s'élever au-dessus de cette forme... 268 CHAPITRE IV. Des idées d'une autre vie dans le culte des Sauvages.. CHAPITRE V. Des erreurs dans lesquelles sont tombés plusieurs écrivains, faute d'avoir remarqué la lutte du sentiment religieux contre sa forme à cette époque de la reli .... gion... CHAPITRE VI. De l'influence des jongleurs dans l'état sauvage... CHAPITRE VII. Conséquences de l'influence 284 310 320 des jongleurs sur le culte des Sauvages. 343 CHAPITRE VIII. Pourquoi nous avons cru devoir décrire en détail le culte des Sauvages. 365 FIN DE LA TABLE. |