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root of which would be eror, falling; so that the indicative present of the Bask verb does not mean

1 Cf. Dissertation critique et apologétique sur la Langue Basque (par l'Abbé Darrigol), Bayonne, p. 102. "Commençons par l'expression erortean. Cette façon de parler signifie en tombant, mais par quel secret? Le voici le point où l'on est (ubi) s'exprime par le cas positif, comme burmean (dans l'intérieur), etchean (dans la maison), ohean (dans le lit), &c. Or l'action que l'on fait présentement peut être envisagée comme le point où l'on est, et dès lors s'exprime aussi par le positif: de là l'expression erortean n'est autre chose que l'infinitif erortea (le tomber) mis au cas positif; elle signifie donc littéralement dans le tomber.

Cette façon de parler, qui paraît extraordinaire quand on l'entend analyser pour la première fois, n'est pas une locution propre à notre langue; on dit en hébreu biphkød (en visitant), et le sens littéral de ce mot est dans visiter: on dit en grec en tô piptein (en tombant, littéralement dans le tomber), en tô philein tou Theou (mot à mot dans l'aimer Dieu). Quand Virgile a dit, et cantare pares, et respondere parati, il a sous-entendu la particule in devant le premier infinitif, disent les commentateurs. Nous disons en français, être à manger, à boire &c., comme être à la maison, à la cainpagne &c.

Comme l'action sur laquelle on est présentement peut être assimilée au point de l'espace où l'on existe, où l'on agit (ubi), elle peut de même représenter un point de départ (unde). C'est ainsi que nous envisageons souvent dans le français l'action exprimée par l'infinitif, puisque nous disons, Je viens de voir la capitale, comme Je viens de la capitale, Je viens de visiter mes greniers, comme Je viens de mes greniers. Les actions voir, visiter sont envisagées ici comme des points de départ, et par cette fiction elles deviennent complémens de la préposition de, aussi bien que les noms capitale, greniers. C'est la même fiction et la même tournure dans l'hébreu miphphekod, dans le latin, à visitando.

Ces observations faites, il est aisé de comprendre que les formes basques en ic, telles que jatetic, edatetic, ikustetic, &c. ne sont que les ablatifs des noms jatea, edatea, ikustea, ablatifs commandés par le point de vue sous lequel on envisage les actions qu'expriment ces mots. Ainsi cette phrase,' Çure aitaren ikustetic jiten niz (je viens de voir votre père), signifie, mot à mot, je viens du voir de votre père.

Les formes janic, edanic, ikusiric, ont évidemment une terminaison commune avec celles dont nous venons de parler, et sont également des ablatifs qui expriment un rapport d'éloignement, ou dans l'ordre physique ou dans l'ordre moral: toute la différence des premières formes aux dernières, consiste en ce que celles-là ont un sens actif, et celles-ci un sens passif. Conséquemment cette phrase, Cure aita ikusiric jiten niz, signifie, comme celle de l'exemple précédent, Je viens de voir votre père. Mais si l'on veut rendre plus scrupuleusement la force du mot ikusiric, il faut dire ici, Je viens

either I fall, or I am falling, but was intended originally for "I (am) in the act of falling," or,

de votre père vu. Et qu'on ne dise pas que cette traduction supposerait qu'il y a ikusitic, et non ikusiric; nous avons observé plus d'une fois que la première des deux formules est l'ablatif singulier, et l'autre l'ablatif de la section indéfinie, comme on le voit dans ces façons de parler, Ez da eginic (il n'y en a point de fait), Ez da erreric (il n'y en a point de cuit), &c.

L'action que l'on va faire peut être envisagée comme un point de l'espace où l'on se porte (quò); et ce rapport d'approximation, ce mouvement moral vers l'action dont il s'agit, s'exprime heureusement par le cas appelé approximatif. Conformément à cette doctrine, nous disons, Hastera noa, Mintçatcera noa, Ikhustera noa (Je vais commencer, Je vais parler, Je vais voir), ou plutôt, Je vais au commencer, Je vais au parler &c., comme Je vais au jardin &c., en hébreu liphkod, en latin ad visitandum &c.

Le lieu par où l'on passe (quà), l'espace ou le milieu que l'on traverse (medium), l'instrument ou le moyen par lequel une chose se fait (medium), Teulent dans le basque le cas appelé médiatif, caractérisé par la terminaison az, ez, iz, oz, uz. Il n'est pas difficile de reconnaître cette inflexion dans les mots janez, ikhusiz, baratuz, &c. De là, quand je dis Giçona janez bici da (l'homme vit en mangeant), la traduction littérale est l'homme vit par le manger, ou plutôt l'homme vit par le mangé; car janez dérive de la forme jan, qui est tout à la fois et le radical de cette famille, et l'inflexion passive de ce mot, comme on le voit en disant jana (le mangé ou la chose mangée).

Nous voici maintenant en état d'apprécier au juste une infinité de mots que l'on avait coutume d'appeler verbes. Prenons par exemple le soidisant verbe tomber; il fait au présent erorten niz (je tombe), erorten hiz (tu tombes), erorten da (il tombe), erorten gire (nous tombons), &c. Si ce que nous avons dit de l'expression erortean est exact, la formule erortean niz doit signifier, je suis dans le tomber, ou dans l'acte de tomber. Il est vrai que nous disons, par syncope, erorten pour erortean; mais de quelle conséquence peut être la suppression de la lettre a, puisqu'on dit indifféremment, selon le dialecte, etchean, etchen ou etchin (dans la maison)? Si cependant on veut attacher quelque importance à cette voyelle, il est permis de croire que son absence dénote l'absence de l'article; ce qui ne paraît pas invraisemblable, après ce qui a été dit à la page 46.

Il résulte de cette observation que, dans les formules du présent erorten niz, erorten hiz, &c., le mot erorten, qui exprime l'action de tomber, n'est pas un verbe, mais bien un nom au cas positif.

Le prétérit erori niz (je suis tombé) se compose aussi du verbe niz (je Buis) et de la formuie pussive erori, dont le sens adjectif se manifeste encore mieux si l'on y ajoute l'article, en disant eroria niz, c'est à dire, mot à mot, je suis tombé, ou celui qui est tombé.

to return to the point from whence we started, I am a-falling. The a in a-falling stands for an original on. Thus asleep is on sleep, aright is onrihte, away is onweg, aback is onbæc, again is ongén (Ger. entgegen), among is ongemang, &c.

This must suffice as an illustration of the principles on which the Science of Language rests, namely, that what is real in modern formations must be admitted as possible in more ancient formations, and that what has been found to be true on a small scale may be true on a larger scale.

But the same illustration may also serve as a warning. There is much in the Science of Language to tempt us to overstep the legitimate limits of inductive reasoning. We may infer from the known to the unknown in language tentatively, but not positively. It does not follow, even within so small a sphere as the Aryan family of speech, that what is possible in French is possible in Latin, that what

Le futur erorico niz (je tomberai) offre le même verbe et la même forme passive avec la terminaison co. laquelle est propre à exprimer la futurition, par la vertu qu'elle a de signifier la destination à, pour. C'est dans ce même goût que l'on dit en espagnol, está por llegar (il est pour arriver).

Notre futur s'exprime encore par la désinence en, comme jaikeren niz (jo me leverai), joanen niz (j'irai). Pour comprendre que cette formule n'exprime le futur que par une valeur empruntée de la déclinaison, il suffit d'observer que le cas destinatif aitarentçat, aitarendaco (pour le père), amarentçat, amarendaco (pour la mère), s'abrége quelquefois en cette manière, aitaren, amaren, &c. Cette observation faite, l'on comprend aisément que la double formule dont il s'agit n'est synonyme en cet endroit que parcequ'elle l'est aussi dans la déclinaison.

Tout ce que nous avons dit des infinitifs combinés avec le verbe niz, se vérifie également dans leur combinaison avec le verbe dut; ainsi ikhusten dut, pour ikhustean dut, répond littéralement au mauvais latin habeo in videre; ikhus. dut serait habeo visum ; ikhusico dut, ou ikhusiren dut, habeo videndum.

explains Bengali will explain Sanskrit; nay, the similarity between some of the Aryan languages and the Bask in the formation of their participles should be considered as an entirely exceptional case. Mr. Garnett, however, after establishing the principle that the participle present may be expressed by the locative of a verbal noun, endeavors in his excellent paper to show that the original Indo-European participle, the Latin amans, the Greek týpton, the Sanskrit bodhat, were formed on the same principle:that they are all inflected cases of a verbal noun. In this, I believe, he has failed,' as many have failed before and after him, by imagining that what has been found to be true in one portion of the vast kingdom of speech must be equally true in all. This is not so, and cannot be so. Language, though its growth is governed by intelligible principles throughout, was not so uniform in its progress as to repeat exactly the same phenomena at every stage of its life. As the geologist looks for different characteristics when he has to deal with London clay, with Oxford clay, or with old red sandstone, the student of language, too, must be prepared for different formations, even though he confines himself to one stage in the history of language, the inflectional. And if he steps beyond this, the most modern stage, then to apply indiscriminately to the lower stages of human speech, to the agglutinative and radical, the same tests which have proved successful in the in

1 He takes the Sanskrit dravat as a possible ablative, likewise sas-at, and tan-vat (sic). It would be impossible to form ablatives in åt (as) from verbal bases raised by the vikaraṇas of the special tenses, nor would the ablative be so appropriate a case as the locative, for taking the place of a verbal adjective.

DIFFERENT TREATMENT OF DIFFERENT LANGUAGES. 33

flectional, would be like ignoring the difference between aqueous, igneous, and metamorphic rocks. There are scholars who, as it would seem, are incapable of appreciating more than one kind of evidence. No doubt the evidence on which the relationship of French and Italian, of Greek and Latin, of Lithu anian and Sanskrit, of Hebrew and Arabic, has been established, is the most satisfactory; but such evidence is possible only in inflectional languages that have passed their period of growth, and have entered into the stage of phonetic decay. To call for the same evidence in support of the homogeneousness of the Turanian languages, is to call for evidence which, from the nature of the case, it is impossible to supply. As well might the geologist look for fossils in granite! The Turanian languages allow of no grammatical petrifactions like those on which the relationship of the Aryan and Semitic families is chiefly founded. If they did, they would cease to be what they are; they would be inflectional, not agglutinative.

If languages were all of one and the same texture, they might be unravelled, no doubt, with the same tools. But as they are not, and this is admitted by all, it is surely mere waste of valuable time to test the relationship of Tungusic, Mongolic, Turkic, Samoyedic, and Finnic dialects by the same criteria on which the common descent of Greek and Latin is established; or to try to discover Sanskrit in the Malay dialects, or Greek in the idioms of the Caucasian mountaineers. The whole crust of the earth is not made of lias, swarming with Ammonites and Plesiosauri, nor is all language made of Sanskrit,

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