BUTLER. HUDIBRAS. CHANT 2. CERTAIN auteur de sagesse profonde, Dans les romans ainsi, pour l'ordinaire, peu d'amans et beaucoup de guerriers. Mais nous rendrons une justice égale Aux deux partis, aux vaincus, aux vainqueurs; Gardons-nous bien d'imiter ces auteurs Qui, pour bâtir la valeur colossale D'un paladin, d'une main libérale Lui font occire ennemis par milliers, Like those that a whole street do raze So a wild tartar, when he spies For when a giant's slain in fight, A man should have his brains beat out, Renverser seul phalanges toutes neuves, Sans nul égard pour tant de pauvres veuves, Tel un tartare, au bras, au cœur d'airain, Si, par hazard, il trouve en son chemin Un voyageur beau, bien fait, brave, sage, En l'assommant croit acquérir soudain Son port, ses traits, son esprit, son courage. Je l'avouerai, dans maint et maint roman, Lorsque je vois un chevalier pourfendre, D'un coup de sabre, un de sabre, un superbe géant, Pour ce dernier je sens mon cœur se fendre: S'il meurt, hélas! c'est parce qu'il est grand; Un pied de moins lui sauvait la cervelle. ROCHESTER. SATIRE AGAINST MAN. WERE I, who to my cost already am One of those strange, prodigious creatures, man, share Reason, an ignis fatuus in the mind, ROCHESTER. SATIRE CONTRE L'HOMME. Je suis, puisque telle est la volonté des cieux, Un de ces animaux étranges, merveilleux, Que l'on appelle un homme. Ah! si j'étais le maître Des cinq autres toujours combat tous les penchans. La raison! qu'est-ce donc, dites-moi, s'il vous plaît, Qu'est-ce que la raison? un petit feu follet Qui, loin du droit chemin tracé par la nature, Au sentier de l'erreur nous mène à l'aventure. Le voyageur séduit, qui la prend pour flambeau, Gravit sur des rochers formés dans son cerveau; |