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the Satyrs carried platters and canisters full of fruit in their hands. If they had entered emptyhanded, had they been ever the less Satyrs? Or were the fruits and flowers, which they offered, any thing of kin to satire? Or any argument that

celle d'un mélange de plusieurs loix comprises dans une, ou enfin la signification d'un poëme mêlé de plusieurs choses.

"La troisiéme différence entre ces mêmes Satires et les piéces satyriques des Grecs est, qu'en effet l'introduction des Silénes et des Satyres, qui composoient les choeurs de ces derniéres, etoient tellement de leur essence, que sans eux elles ne pouvoient plus porter le nom de Satyres. Tellement qu'Horace, parlant entre autres de la nature de ces Satyres ou poëmes satyriques des Grecs, s'arrête a montrer, en quelle maniére on y doit faire parler Siléne, ou les Satyres; ce qu'on leur doit faire éviter ou observer. Ce qu'l n'auroit pas fait avec tant de soin, s'il avoit cru, que la présence des Satyres ne fut pas de la nature et de l'essence, comme je viens de dire, de ces sortes de piéces, qui en portoient le nom.

"C'est à quoi on peut ajouter l'action de ces mêmes Satyres, et qui etoient propres aux pièces, qui en portoient le nom. C'est qu'en effet les danses etoient si fort de leur essence, que non seulement Aristote, comme nous avons déja veu, joint ensemble la poësie satyrique et faite pour la danse; mais qu'un autre auteur Grec [Lucianus Ep pos] parle nommément des trois différentes sortes de danses attachés au théatre, la tragique, la comique, et la satyrique. D'où vient aussi, comme il le remarque ailleurs, que les Satires en prirent le nom de Sicynnistes; c'est à dire d'une sorte de danse, qui leur etoit particuliére, comme on peut voir entre autres de ce qu'en dit Siléne dans le Cyclope, à la veuë des Satyres; et ainsi d'ou on peut assés comprendre la force de l'épithète de saltantes Satyros, que Virgile leur donne en quelque endroit; ou de ce qu'Horace, dans sa premiére Ode, parie des danses des Nymphes et des Satyres, Nympharumque leues cum Satyris chori. Tout cela, comme chacun voit, n'avoit aucun raport avec les Satires Romaines, et il n'est pas nécessaire, d'en dire davantage, pour le faire entendre.

"La quatriéme différence resulte des sujets assés divers des uns et des autres. Les Satyres des Grecs, comme il a déja été remarqué, et qu'on peut juger par les titres, qui nous en restent, prenoient d'ordinaire, non seulement des sujets connus, mais fabuleux; ce qui fait dire là-dessus à Horace, er noto carmen fictum

this poem was originally Grecian? Casaubon judged better, and his opinion is grounded on sure authority, that satire was derived from satura, a Roman word, which signifies-full and abundant, and full also of variety, in which nothing is wanting to its due perfection. It is thus, says Dacier, that we saya full colour, when the wool has taken the whole tincture, and drunk in as much of the dye as it can receive. According to this derivation, from satur

sequar; des heros, par exemple, ou des demi-dieux des siécles passés, à quoi le même poëte venoit de faire allusion. Les Satires Romaines, comme leurs auteurs en parlent eux-mêmes, et qu'ils le pratiquent, s'attachoient à reprendre les vices ou les erreurs de leur siécle et de leur patrie; à y jouer des particuliers de Rome, un Mutius entre autres, et un Lupus, avec Lucilius; un Milonius et un Nomentanus, avec Horace; un Crispinus et un Locustus, avec Juvenal; c'est à dire des gens, qui nous seroient peu connus aujourdhui, sans la mention, qu'ils ont trouvé à propos d'en faire dans leurs satires.

"La cinquiéme différence paroit encore dans la maniére, de laquelle les uns et les autres traitent leurs sujets, et dans le but principal, qu'ils s'y proposent. Celui de la poësie satyrique des Grecs, etoit de tourner en ridicule des actions sérieuses, comme l'enseigne le même Horace, vertere seria ludo; de travêstir pour ce sujet leurs dieux ou leurs héros, d'en changer le caractére, selon le besoin; de faire par exemple d'un Achille un homme mol, suivant qu'un autre poëte Latin y fait allusion, Nec nocet autori, qui mollem fecit Achillem. C'étoit en un mot leur but principal, de rire et de plaisanter; et d'ou vient non seulement le mot de Risus, comme il a déja été remarqué, qu'on a appliqué à ces sortes d'ouvrages, mais aussi ceux en Grec de jeux, ou mème de jouets, et de joci en Latin, comme fait encore Horace, où il parle de l'auteur tragique, qui parmi les Grecs fut le premier, qui composa de ces piéces satyriques, et suivant qu'il dit, incolumi gravitate jocum tentavit. Nons pouvons même comprendre de ce qu'il ajoute dans la suite et des epithètes, que d'autres leur donnent de ris obscénes, que cette gravité, avec laquelle on avoit d'abord temperé ces sortes d'ouvrages, en fut bannie dans la suite; que les régles de la pudeur n'y furent guéres observées; et qu'on en fit des spectacles assés conformes à l'humeur et à la conduite de tels acteurs VOL. XIII.

D

comes satura, or satyra, according to the new spelling; as optumus and maxumus are now spelled optimus and maximus. Satura, as I have formerly noted, is an adjective, and relates to the word lanx, which is understood; and this lanr, in English a charger, or large platter, was yearly filled with all sorts of fruits, which were offered to the gods at their festivals, as the premices, or first gatherings. These offerings of several sorts thus mingled, it is true, were not unknown to the Grecians, who called them πανκαρπὸν θυσίαν, a sacrifice of all sorts of fruits, and warppiar, when they offered all kinds of grain.

que des satires petulans ou protervi, comme Horace les appelle sur ce même sujet. Et c'est à quoi contribuerent d'ailleurs leurs danses et leurs postures, dont il à été parlé, de même que celles des pantomimes parmi les Romains. Au lieu que les Satires Romaines, temoin celles qui nous restent, et á qui d'ailleurs ce nom est demeuré comme propre et attaché, avoient moins pour but de plaisanter, que d'exciter ou de l'indignation, ou de la haine, facit indignatio versum, ou du mépris; qu'elles s'attachent plus à reprendre et à mordre, qu'à faire rire ou à folâtrer. D'ou vient aussi le nom de poëme medisant, que les grammairiens leur donnent, ou celui de vers mordans, comme en parle Ovide dans un passage, où je trouve qu'il se défend de n'avoir point écrit de Satyres.

Non ego mordaci distrinxi carmine quemquam,
Nec meus ullius crimina versus habet.

"Je ne touche pas enfin la différence, qu'on pourroit encore alléguer de la composition diverse des unes et des autres; les Satires Romaines, dont il est ici proprement question, et qui ont été conservées jusques à nous, ayant été écrites en vers héroiques, et les poëmes satyriques des Grecs en vers jambiques. Ce qui devroit néanmoins être d'autant plus remarqué, qu'Horace ne trouve point d'autre différence entre l'inventeur des Satires Romaines et les auteurs de l'ancienne comédie, comme Cratinus et Eupolis, si non que les Satires du premier étoient écrites dans un autre genre de vers."-See Baron SPANHEIM's Dissertation, Sur les Cesars de Julien, et en général sur les ouvrages satyriques des Anciens, prefixed to his translation of Julian's work, Amsterdam, 1728, 4to. and Malone's" Dryden," Vol. IV. p. 130.

Virgil has mentioned these sacrifices in his "Georgics:"

Lancibus et pandis fumantia reddimus exta :

and in another place, lancesque et liba feremus: that is, We offer the smoaking entrails in great platters, and we will offer the chargers and the cakes.

The word satura has been afterwards applied to many other sort of mixtures; as Festus calls it a kind of olla, or hotchpotch, made of several sorts of meats. Laws were also called leges saturæ, when they were of several heads and titles, like our tacked bills of parliament: and per saturam legem ferre, in the Roman senate, was to carry a law without telling the senators, or counting voices, when they were in haste. Sallust uses the word,-per saturam sententias exquirere; when the majority was visible on one side. From hence it may probably be conjectured, that the Discourses, or Satires, of Ennius, Lucilius, and Horace, as we now call them, took their name; because they are full of various matters, and are also written on various sub

jects, as Porphyrius says. But Dacier affirms, that it is not immediately from thence that these satires are so called; for that name had been used formerly for other things, which bore a nearer resemblance to those discourses of Horace. In explaining of which, continues Dacier, a method is to be pursued, of which Casaubon himself has never thought, and which will put all things into so clear a light, that no farther room will be left for the least dispute.

During the space of almost four hundred years, since the building of their city, the Romans had never known any entertainments of the stage. Chance and jollity first found out those verses which they called Saturnian, and Fescennine; or rather human nature, which is inclined to poetry, first

produced them, rude and barbarous, and unpolished, as all other operations of the soul are in their beginnings, before they are cultivated with art and study. However, in occasions of merriment they were first practised; and this rough-cast unhewn poetry was instead of stage-plays, for the space of an hundred and twenty years together. They were made extempore, and were, as the French call them, impromptus; for which the Tarsians of old were much renowned; and we see the daily examples of them in the Italian farces of Harlequin and Scaramucha. Such was the poetry of that savage people, before it was turned into numbers, and the harmony of verse. Little of the Saturnian verses is now remaining; we only know from authors, that they were nearer prose than poetry, without feet, or measure. They were érpudμoi, but not éμμETPO Perhaps they might be used in the solemn part of their ceremonies; and the Fescenuine, which were invented after them, in the afternoon's debauchery, because they were scoffing and obscene.

The Fescennine and Saturnian were the same; for as they were called Saturnian from their ancientness, when Saturn reigned in Italy, they were also called Fescennine, from Fescennia, a town in the same country, where they were first practised. The actors, with a gross and rustic kind of raillery, reproached each other with their failings; and at the same time were nothing sparing of it to their audience. Somewhat of this custom was afterwards retained in the Saturnalia, or feasts of Saturn, celebrated in December; at least all kind of freedom in speech was then allowed to slaves, even against their masters; and we are not without some imitation of it in our Christmas gambols. Soldiers also used those Fescennine verses, after measure and numbers had been added to them, at the triumph

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