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son subséquente, pu traiter de cette philosophie, de ces connaissances, et de cette doctrine.

De même, lorsque plus tard, approfondissant le polythéisme grec, nous montrerons que les opinions empruntées des religions sacerdotales, et présentées aux Grecs par les voyageurs, les philosophes et les prêtres eux-mêmes, furent constamment repoussées par le génie de cette nation, l'on nous objectera les mystères; et notre réponse ne sera complète que lorsque, postérieurement encore, nous aurons prouvé que les mystères furent le dépôt des doctrines, des traditions et des cérémonies étrangères, précisément parce qu'il y avait répugnance entre ces choses et la religion publique.

Sur ces points et sur bien d'autres, non moins importants pour la marche des opinions, et pour l'histoire des idées religieuses, nous devons réclamer l'équité de nos lecteurs; et comme les volumes se succèderont rapidement, le délai que nous demandons, pour entourer d'évidence les hypothèses qui seraient contestées, n'excèdera pas une durée assez courte.

Nous nous en remettons aussi à cette équité, pour repousser, s'il y a lieu, des inculpations d'un autre genre.

Nous éprouverions une peine trèsvive, nous en convenons, si nous étions confondus avec cette tourbe d'écrivains qui, pleins d'une violence brutale, ou d'une vanité peu scrupuleuse dans le choix de ses

moyens de succès, se précipite sur tous les objets de respect que le genre humain s'est créés. L'évidence des faits nous a contraints cependant à nous exprimer avec une sévérité que nous croyons juste, sur l'influence du sacerdoce chez plusieurs peuples de l'antiquité.

Rappeler que nous ne parlons que des nations anciennes et des pontifes du polythéisme, serait nous dérober à l'attaque, au lieu de la repousser. Il nous convient mieux de dire toute notre pensée; elle ne renferme rien que nous craignions d'avouer, et nous y gagnerons de n'être pas soupçonnés de nous réfugier dans les allusions, genre d'agression toujours un peu timide, et qui réunit à l'inconvénient de dénaturer les faits celui de donner à

l'hostilité une fâcheuse empreinte

de peur.

Parmi nos accusations contre le sacerdoce des anciens, et son action sur la civilisation de cette époque, plusieurs sont totalement inapplicables aux prêtres des religions modernes.

En premier lieu, ceux de l'antiquité étaient condamnés à l'imposture par leurs fonctions mêmes. Des communications merveilleuses à entretenir avec les dieux, des prestiges à opérer, des oracles à rendre, leur faisaient de la fraude une nécessité. Nos croyances, plus épurées, ont délivré les prêtres de nos jours de ces obligations corruptrices. Organes de la prière, consolateurs de l'affliction, dépositaires du repentir, ils n'ont, heureusement pour eux,

point d'attributions miraculeuses. Tel est le progrès de nos lumières, et le calme que des doctrines moins matérielles ont répandu dans tous les esprits, que le fanatisme luimême, s'il existe, est forcé de respecter des barrières qu'il était de l'essence du sacerdoce ancien de franchir, et par-delà lesquelles le siége de son influence était placé.

Que si des individus tentent de renverser ces barrières, ces essais partiels, interrompus, réprimés, sont des torts et non des périls, des sujets de blâme et non des moyens d'empire.

Secondement, la puissance illimitée des druides ou des mages ne saurait jamais redevenir le partage de nos prêtres. Enclins que nous sommes à concevoir et même à

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