POË РОЁМЕ ECRIT DANS LE TEMS E T TRADUIT EN VERS FRANÇOIS par TOME PREMIER. A LONDRES. M. D C C. LVII. AVERTISSEMENT DU LIBRAIRE pro Left étonnant que malgré les grès qu'a fait l'Anglois en France, perfonne n'ait tenté de traduire Hudibras en notre Langue. L'eftime où ce Poëme fe foutient depuis près d'un Siecle parmi une Nation éclairée étoit un sûr garant qu'il ne déplairoit pas la nôtre. On m'a remis entre les mains une Traduction en vers de cet Ouvrage; j'ai cru faire plaifir au Public en lui en faifant part. Je n'ai rien épargné pour mériter fon fuffrage. Les Figures ont été la plupart graSvées d'après les deffeins du fameux Hogarth dont les talens font connus de toute l'Europe. Un Homme de Lettres m'a confeillé de faire imprimer l'Anglois à côté du François, & il s'eft bien voulu charger à ma priere a iij Worouser 16 May de joindre à la Traduction quelques Notes qui facilitaffent l'intelligence des endroits obfcurs. La plupart de ces notes rappellent des Traits Hiftoriques auxquels l'Auteur fait allufion, & quelques-unes donnent des éclairciffemens fur des endroits diffi ciles du Texte. PRÉFACE DUTRADUCTEUR. E Poëme, Ouvrage de Samuel Butler, fut fait durant la guerre civile, qui défola l'Angleterre fous Charles I. Cette guerre, qu'on peut nommer guerre de Religion, fur fomentée par une Ligue foi-difant Sainte, à l'exemple de celle qui avoit troublé la France fous le Régne d'Henri III. En France des Catholi ques fe liguerent pour extirper le Calvinifme; en Angleterre les Prefbytériens, les Indépendans & autres Sectaires s'unirent pour abolir l'Epifcopat, la Liturgie de l'Eglife Anglicane alors établie par les Loix, & la Monarchie qui en étoit le foutien. Mais, ce qui fut commun à ces deux Ligues, fut le Fanatifme affreux qui caufa la défolation des |